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Les recherches dirigées par le Professeur Léon Deouell permettent de distinguer les rôles de la conscience et du subconscient dans le traitement de l’information
Qu’est-ce qui distingue le traitement conscient de l’information du traitement inconscient? La conscience a-t-elle un rôle dans le traitement de l’information, ou est-elle seulement un sous-produit comme la vapeur de la cheminée d’une locomotive, qui est importante mais sans rôle fonctionnel ?
Ces questions, qui ont longtemps intrigué les psychologues, les philosophes et les neurobiologistes, ont été récemment abordées dans une étude réalisée par des chercheurs de l’Université de Jérusalem et publiée dans la revue Psychological Science.
Images normales et inhabituelles pour tester l’inconscient
L’étude a été dirigée par le Professeur Léon Deouell du Centre Edmond et Lily Safra pour le cerveau (ELSC) de l’Université de Jérusalem et du Département de Psychologie et le Professeur Dominique Lamy du Département de Psychologie de l’Université de Tel-Aviv ; les travaux de recherche ont été menés par des étudiants Liad Mudirk, étudiant à l’Université de Tel-Aviv en collaboration avec Breska Assaf, étudiant à l’Université de Jérusalem.
Nous ne sommes pas conscients de la plupart des entrées arrivant à nos systèmes sensoriels. Cependant, subjectivement, la prise de conscience domine notre activité mentale. «Une des théories dominantes en sciences cognitives et en psychologie postule qu’une partie de l’information perçue sans prise de conscience peut être traitée dans une certaine mesure», explique le Professeur Deouell. « Cependant, lier les différentes parties d’une entrée complexe en quelque chose de significatif et cohérent nécessite la prise de conscience ».
Pour tester cette théorie, l’équipe de recherche a mené une étude dans laquelle ils présentent aux participants des photos de scènes naturelles, montrant une action humaine, comme une image de joueurs de basket sautant pour atteindre un ballon.
Puis on montre aux participants les mêmes scènes dans lesquelles l’objet central est remplacé par un autre objet peu probable. Par exemple le ballon de basket a été remplacé par une pastèque.
Les participants ont vu les images à travers un stéréoscope à miroir, dispositif simple permettant de présenter les images à un seul œil. Simultanément, l’autre œil a reçu des motifs colorés scintillant rapidement et attirant de ce fait l’attention ; cela afin que les participants ne soient pas conscients pendant plusieurs secondes de ce qui était présenté à leur autre œil. Les chercheurs ont ainsi mesuré le temps nécessaire pour que des scènes normales ou inhabituelles l’emportent sur les motifs scintillants et arrivent à la conscience.
Résultats de l’étude
« Nous avons constaté que les participants ont pris conscience des scènes inhabituelles plus rapidement que des scènes habituelles », commente L. Deouell. « La conclusion est que, avant même que les participants soient conscients de l’existence de l’image, les relations sémantiques entre les parties de la scène ont été interprétées ».
L’étude montre que, à contrario de théories précédentes, l’intégration peut se réaliser sans prise de conscience. Quand et pourquoi alors avons-nous besoin de la prise de conscience?
Les résultats de cette recherche suggèrent que lorsque les résultats de l’intégration entre les différentes parties de la stimulation sont incompatibles avec les attentes ou les connaissances antérieures, la conscience est nécessaire afin de rendre compte de l’énigme. Ainsi, l’étude élargit le domaine des processus inconscients, mais montre que la conscience n’est pas un luxe : elle nous permet de faire face aux situations nouvelles et inattendues.
Rôles de l’inconscient et de la prise de conscience dans le traitement de l’information
Qu’est-ce qui distingue le traitement conscient de l’information du traitement inconscient? La conscience a-t-elle un rôle dans le traitement de l’information, ou est-elle seulement un sous-produit comme la vapeur de la cheminée d’une locomotive, qui est importante mais sans rôle fonctionnel?
Ces questions, qui ont longtemps intrigué les psychologues, les philosophes et les neurobiologistes, ont été récemment abordées dans une étude réalisée par des chercheurs de l’Université de Jérusalem et publiée dans la revue Psychological Science.