Rami Yaka, de l’Université Hébraïque de Jérusalem.
Certaines molécules pourraient effacer la mémoire, particulièrement la mémoire de l’addiction.
Basé sur le word drug report 2010: c’est un problème qui concerne toute l’humanité. Au début, on ne considérait pas cela comme une maladie mais comme un comportement déséquilibré. Mais un IRM d’un consommateur de cocaïne montre bien les dommages créés chez lui.
L’addiction, c’est l’incapacité à réduire sa consommation et la modification du mécanisme de récompense.
Il y a, selon Rami Yaka, trois stades de l’addiction selon le mode de consommation de la drogue:
- occasionnelle
- sociale
- compulsive
Le système de motivation et de récompense est un des centres les plus importants du cerveau: il agit sur l’envie de se nourrir, ou de se reproduire.
Il y a des triggers qui poussent le cerveau à réagir en présence de signes qui poussent à consommer. Par exemple, si on est un fumeur, la vue d’un débit de tabac nous incite à consommer.
La mémoire est un processus à trois étages: acquisition, stockage, activation. Elle correspond à une modification de l’activité électrique, qui se placent à différents endroits du cerveau selon le type d’objet, d’événement ou de sentiment à mémoriser. Une molécule, appelée PKM zeta, peut agir sur le mécanisme de mémorisation: on peut l’inactivité via un peptide appelé ZIP (Zeta Inhibate Peptide).
Rami présente une expérience menée sur des animaux, où on les conditionne à des substances différentes, selon différents emplacements: cocaïne d’un coté, eau salée de l’autre. On les place dans le milieu au début, puis en deux semaines, on crée l’association. A la fin, ils ont mémorisé la préférence au lieu où est fournie la substance addictive. Puis on injecte le peptide ZIP à certains individus, et on regarde ce qui se passe: ceux qui ont reçu l’inhibiteur n’associent plus l’emplacement à la substance addictive! Mieux, l’inactivation de PKM zeta par ZIP dans l’hippocampe n’a aucun effet!
L’injection de ZIP peut avoir lieu après l’addiction: quelques jours ou quelques semaines après, le résultat reste le même. En d’autres termes, après un traitement au ZIP, un toxicomane pourrait ne plus associer la consommation de drogue à un dealer, même plusieurs jours après sa dernière consommation.
L’effet du ZIP serait associé à la cocaïne uniquement, ce qui permettrait d’éviter d’effacer d’autres addictions, comme l’alimentation ou le comportement sexuel, ce qui serait gênant.
Le prochain défi, c’est de transformer ces idées originales en traitements médicamenteux.