Dans le monde occidental, la toxicomanie est un phénomène ayant des implications sociales et économiques dévastatrices et pour lequel Israël ne fait pas exception. Soigner ce mal est de première importance; malheureusement, à ce jour, il n’existe pratiquement aucun traitement médicamenteux pour prévenir l’addiction.
Un problème majeur de la dépendance est le pourcentage élevé (95%) de rechute, même après un arrêt prolongé. Ces dernières années, on a constaté qu’après réduction de la consommation de drogues, il se produit des changements au niveau de la mémoire et l’apprentissage, mettant en lumière la situation de manque. Contrairement aux idées reçues – c’est-à-dire, avec le temps, notre cerveau s’habituerait à l’absence de drogue – la réalité est que, sans intervention extérieure, le phénomène de manque augmente dans le cerveau, et se traduit au niveau moléculaire, par exemple, par une augmentation des récepteurs de glutamate dans le système de récompense du cerveau.
Dans notre laboratoire, nous avons découvert que l’injection intracrânienne d’une protéine courte dans le site du cerveau, qui est responsable de la récompense et est aussi lié à un ralentissement des processus d’apprentissage, peut effacer la mémoire spécifique de la drogue, et prévenir une rechute. Une connaissance approfondie de ce processus peut conduire à l’élaboration de nouvelles thérapies pour traiter les toxicomanes, et favoriser leur réadaptation et réinsertion dans la société.
Dr. Rami Yaka, Institut de recherche sur les médicaments (IDR) Faculté de Pharmacie, Faculté de médecine, UHJ