Simon Benita, Directeur de l’école de Pharmacie de l’UHJ.
Depuis 30 ans dans les nanotechnologies, d’abord focalisé sur le cancer. Déjà 5 médicaments ou princiupes actifs déjà sur le marché, et plus d’une centaine à venir, en phase clinique 1, 2 ou 3.
Toutes ces nanoparticules sont de la taille de 100 nanomètres en moyenne. Il en existe plusieurs variétés (sans rentrer dans le détail). Les tumeurs solides sont irriguées par des vaisseaux, qui deviennent perméables, et permettent le pasasge de nanoparticules, ce qui explique la meilleure activité thérapeutique.
Mais pour le cerveau, c’est plus difficile: il y a une barrière hémato-encéphalique (BBB: brain blood barrier), difficile à passer. Le cerveau est isolé. Les vaisseaux sanguins sont imperméables, dans le cerveau. 98% de ces molécules ne passent pas. Et moins d’1% des sociétés pharmaceutiques travaillent sur le cerveau, car c’est un sujet très difficile. Le cerveau reste très protégé, il ne laisse passer que ce dont il a besoin.
Il y a eu des progrès, mais toujours pas de médicaments dans ce domaine. On a besoin de recherche sur le sujet pour traverser la BBB.
Il existe cependant des chevaux de Troie: environ une vingtaine de molécules qui permettent de traverser cette BBB.
Et puis il y a eu la rencontre avec Rami Yaka, et la possibilité de travailler sur le ZIP. Le challenge, c’est une molécule qui doit se libérer au niveau du cerveau, et non dans le système sanguin.
L’équipe de Simon Benita a développé un ligand qui se dégrade dans le corps humain, et la dégradation varie selon le poids moléculaire (?). Ce ligand porte avec lui l’anticorps, qui garde toute sa possibilité d’activité. Ils ont travaillé sur un système qui peut encapsuler des nucléotides hydrophiles. Brevet déposé le 19 septembre 2012!
Il reste encore quelques années avant d’aboutir au traitement pour l’homme, mais c’est une avancée extraordinaire.