Cette recherche sur le développement de nouveaux anticorps à la Faculté de Médecine de l’Université hébraïque de Jérusalem pourrait ouvrir la voie à des médicaments plus efficaces pour lutter contre l’infection grippale.
La recherche est brevetée par la société de transfert technologique Yissum, dont la vocation est la recherche de partenaires de Recherche et Développement. Un prix Kaye pour l’innovation a été attribué au doctorant de l’Université hébraïque qui a effectué la recherche.
La grippe est un problème majeur de santé dans le monde. Les épidémies annuelles de grippe saisonnière provoquent environ trois à cinq millions de cas de maladie grave, conduisant à 250.000 – 500.000 décès dans le monde. Aux États-Unis, on estime que les épidémies de grippe saisonnière représentent 3,1 millions de jours d’hospitalisation et une moyenne de 10,4 milliards de dollars en coûts médicaux directs.
« Il est donc urgent de développer de nouveaux médicaments pour combattre l’infection de la grippe, ce qui nécessite une compréhension du cycle de vie du virus et de son interaction avec le système immunitaire de l’hôte», a déclaré Yotam Bar-On, doctorant de l’Université hébraïque en immunologie et en recherche sur le cancer.
Bar-On a effectué sa recherche sous la tutelle du Professeur Ofer Mandelboim du Centre Lautenberg pour l’immunologie générale et tumorale de l’Institut de Recherche Médicale Israël-Canada à la Faculté de Médecine de l’Université hébraïque de Jérusalem. Bar-On a obtenu un prix Kaye de l’innovation, remis le 11 juin dernier lors de la 77ème réunion annuelle du Conseil des Gouverneurs de l’Université hébraïque de Jérusalem.
Selon Bar-On « Dans le passé, il a été démontré que les cellules tueuses naturelles (NK) qui appartiennent au système immunitaire inné permettent d’éliminer les cellules infectées par le virus de la grippe. Ceci est rendu possible par l’intermédiaire de l’un des principaux récepteurs ‘tueur’ NK, le NKp46, qui reconnaît le virus de la grippe exprimé sur les cellules infectées.
Un problème se pose, cependant, car les virus de la grippe ont un mécanisme d’évasion immunitaire dont le médiateur est la protéine neuraminidase (NA). La protéine NA contre-attaque la reconnaissance par le NKp46 des cellules infectées et réduit sa capacité à les éliminer.
La recherche de Bar-On a montré, pour la première fois, que les inhibiteurs de NA (qui sont déjà couramment utilisés pour traiter les infections de la grippe) améliorent les capacités de médiation NKp46 pour la destruction des cellules infectées. Grâce à de nouvelles recherches sur les composants peptidiques de la protéine NA, Bar-On a réussi à développer des anticorps qui peuvent se lier à la protéine NA, avec pour effet de ‘les attacher’ et de les empêcher d’agir.
Le travail de Bar-On a été breveté par la société de transfert technologique de l’Université hébraïque, Yissum, qui a pour vocation la recherche de partenaires commerciaux pour continuer la recherche et le développement.
Bar-On travaille actuellement sur la production de réactivité croisée des anticorps pour lutter contre la grippe qui lieront les protéines NA dans la plupart des souches de virus de la grippe connus aujourd’hui. Il a montré que l’injection de ces anticorps à des souris infectées par le virus de la grippe améliore significativement leur survie.