Ami Citri, un pur produit de l’Université de Jérusalem.
Ses parents ont travaillé à l’Université. Lui-même a travaillé sur les mécanismes moléculaires, puis a passé 6 ans à Stanford pour étudier des modèles d’addiction à la drogue, chez les souris. Il a travaillé sur la plasticité du cerveau.
L’addiction est une forme très sévère … de mémoire.
Nous formons tous des souvenirs. L’addiction en est une forme que nous ne pouvons plus réguler.
Le cerveau: des milliards de neurones, des milliers de milliards de connexions (synapses). Très difficile à appréhender individuellement. Mais tout au fond de nous même, nous ne sommes que des protéines. Si on s’intéresse au niveau moléculaire, on peut modéliser les circuits.
Nous traversons une période exceptionnelle de recherche scientifique :
- la révolution du génome: on peut décoder le génome d’individus, comparer, interpréter, comprendre, et d’envisager des traitements individualisés
- la révolution neuronale: comprendre le cerveau est devenu un des objectifs principaux de la recherche au 21e siècle. Bien que le cancer mobilise plus de ressources à ce jour, cela est appelé à évoluer (cf.présentation d’Eilon Vaadia).
Le dogme central: le processus de transformation ADN => ARN messager => protéine
Mais il manque une pièce centrale: comment tient-on compte du génome?
Les premiers travaux remontent à l’institut Pasteur (François Jacob, Andre Lwoff, Jacques Monod): l’idée que le génome est codé dans l’ADN. Le mécanisme a été identifié d’abord sur des bactéries, puis étendu à toutes les espèces animales, y compris l’être humain.
La révolution du génome est impressionnante. Quelques exemples:
- Une puce de la taille de quelques millimètres permet de collecter de l’information sur des milliers de gènes.
- On peut désormais manipuler le génome.
A l’ENS, on a conçu des souris transgéniques qui réagissent particulièrement à la consommation de cocaïne (gène EGR2). Cela a permis d’identifier les cellules qui sont activées par la cocaïne, dans le nucleus accumbens.
Ce qui est sympa dans la recherche, c’est que parfois on cherche quelque chose et on trouve quelque chose de complètement différent! C’est ce qui s’est passé ici, qui a permis d’identifier une zone du cerveau qui n’avait jamais été identifiée dans tout ce qui concernait la consommation de drogue: le claustrum.
Pour étudier le claustrum, ils ont utilisé aussi des outils moléculaires, en inhibant les neurones appelés à répondre à EGR2. Chez les souris chez qui le claustrum était inhibé, l’accoutumance à la cocaïne ne s’est apparemment pas développée.
Conclusion: l’approche moléculaire permet d’investiguer les circuits cognitifs impliqués dans l’addiction.