Professeur Eilon Vaadia
On va parler de science-fiction: ce qui se passe aujourd’hui était de la science-fiction il y a 50 ans déjà.
D’abord, l’ELSC, le centre de recherche Edmond et Lily Safra, inauguré récemment.
On sait faire plein de choses: implanter un nouveau coeur, un nouveau rein, greffer des membres. Mais deux domaines restent encore « inaccessibles »: le cancer et le cerveau. On doit, pour ce dernier, comprendre comment le cerveau fonctionne. Pour cela, il y a un nouvel agenda: de nouveaux postes, de nouvelles missions. L’ELSC sera installé à Jérusalem, près de la Knesset.
Le cerveau est un système, avec des entrées et des sorties. Mais pas uniquement. Il s’adapte, construit une réponse adaptée pour mon propre confort. Il consrtuit son « propre futur ». Il faut, pour le comprendre, combiner plusieurs disciplines.
Au tout début, Eilon Vaadia opérait, faisait de la chirurgie du cerveau, il plantait des électrodes. Petit à petit, son équipe a commencé à comprendre que l’activité des cellules a sa propre logique. Il manquait, pour comprendre cette logique, des évolutions technologiques. Mais aujourd’hui, de telles technologies existent: on peut implanter des chips 4mnx4mn pour mesurer l’activité électrique, les pics mentionnés par Idan Segev. Le cerveau a son propre langage: ça ressemble à du bruit, mais non, cela a un sens (un travail réalisé par deux étudiants d’UHJ, Hagai Lalazar et Lavi Shpigelman). Cette activité neuronale peut, par exemple, se traduire par une commande sur un membre, comme « lever le bras ». On ne comprend encore pas tout, bien entendu, on ne fait que simuler l’algorithme du cerveau, on n’a pas encore compris son fonctionnement réel.
Quel est le futur? Plusieurs domaines possibles:
- Stimuler le cerveau de manière à modifier son activité (ex: la DBS présentée par Hagai Bergman). On peut, par exemple, stimuler l’activité de cellules par des signaux lumineux… On peut même changer les « patterns » d’activité du cerveau, le conditionner. La compréhension de ces mécanismes prendra encore quelques mois, quelques années tout au plus.
- Le contrôle de robots par le cerveau: un singe qui contrôle un bras pour manger des chamallows, un autre qui contrôle un bras mécanique capable de se déplacer selon 5 axes. Les applications sont innombrables. Pour cela, on a besoin de membre robotisés, capables mouvements fins selon plusieurs axes, des technologies d’acquisition qui ne sont pas invasives (==> les nanotechnologies présentent un grand intérêt pour cela), développer des algorithmes qui permettent une interaction complexe.
Les implications sont très larges, notamment d’un point de vue éthique. Le futur, c’est la technologie, la recherche, la science, mais dans le respect de la condition humaine.