Comment le cerveau comprend-il les sons ? C’est un processus aussi complexe que d’essayer d’interpréter ce qui se produit à l’intérieur d’un océan, à l’aide de deux petits chiffons dont les mouvements évoluent en fonction des vagues qui se projettent sur la grève. Est-ce simplement l’interprétation d’une variation de pression ?
Pour mieux comprendre ce processus, le couple Nelken va se livrer à un petit concert… La viole de Gambe ressemble à un violoncelle ou à un violon, mais se rapproche d’une guitare, sur laquelle on jouerait avec un archet. Cet instrument a disparu avec l’Ancien Régime.
Harke, Harke
La partition initiale fait penser à une tablature type ‘la guitare à Dadi’, voici à quoi correspond la partition dans une lecture moderne. Les deux dernières mesures sont interprétées en frappant le dos de l’archet sur les cordes, ce qui est assez inhabituel.
En fait, à l’intérieur de l’oreille, des cils sont capables de discriminer des sons de fréquences différentes. Ce que l’on perçoit, c’est une combinaison de différents signaux, sur des fréquences différentes : le son est décomposé en fragments, aucun ne correspond à la totalité, mais pris ensemble, ils constituent le signal sonore global.
Le système auditif est différent de la vision : alors que la vue ne fonctionne que vers l’avant, l’audition nous permet de collecter de l’information tout autour de soi.
Le système auditif a pour but de recueillir des sons dans un but initial de … survie.
Travailler sur les liens entre cerveau et musique, c’est travailler sur les relations entre des concepts musicaux (octave, harmonie) et des concepts cérébraux. L’oreille n’entend que des fragments d’information que le cerveau doit réassembler. L’absence d’ordre, c’est du bruit ; un tout petit peu d’ordre suffit à diffuser de l’information (par exemple répéter le même morceau de bruit toute les demi-secondes) ; la hauteur est liée à la répétition d’un son.
Le cerveau reconnaît essentiellement la répétition d’un pattern, et non l’essence même d’un son. C’est cette capacité à reconnaître ces patterns, en réassemblant les signaux électriques, qui constitue notre perception musicale.
Comment savons-nous que le cerveau recherche la structure ? En fait, le cerveau recherche les déviations par rapport à un signal attendu, qu’il s’agisse d’une mélodie, d’un dessin ou d’une phrase : dans la phrase « la petite ferme le voile – ou the old man the boat », le cerveau doit revenir en arrière pour réinterpréter correctement la phrase. Grosso modo, ce serait la violation d’un signal attendu qui ferait réagir le cerveau. Même chez le rat, de subtiles variations de séquences provoquent des réactions.
Bref, la musique c’est du son organisé.